Écouter, ressentir, choisir : mon parcours vers une vie plus vraie
- catherine flant
- 11 août
- 6 min de lecture
Il y a des moments dans la vie où l’on sent qu’un cycle se termine, et qu’un autre commence.
Aujourd’hui, j’ai décidé de poser des mots sur cette étape, de partager ce que cette dernière année m’a appris, ce qu’elle m’a transformée, et ce qu’elle m’a révélée. Ce n’est pas juste un bilan professionnel, c’est une réflexion profonde sur mes choix, mes intuitions, mes besoins, et ma manière de me reconnecter à moi-même. Je ressens le besoin de faire le point, de marquer ce passage, et d’ouvrir la porte à ce qui vient. Ce texte est une trace vivante de mon évolution, une façon de dire : voilà où j’en suis, voilà ce que j’ai compris, voilà ce que je choisis désormais. C’est aussi une manière de partager avec celles et ceux qui, peut-être, se reconnaîtront dans ce cheminement, dans cette quête de sens, de calme, de vérité intérieure.

Alors voilà… pendant un an et quatre mois, j’ai travaillé comme aide ménagère, dans le service à la personne, chez des particuliers. Au début, je faisais 24 heures par semaine, et puis petit à petit, j’ai augmenté jusqu’à 32, parfois 35 heures. Ce n’était pas juste un job pour moi. C’était un vrai choix. Il y a un an et demi, j’ai senti que je ne pouvais pas retourner dans le commerce textile. Il y avait quelque chose en moi qui disait non. Non au bruit, non à la superficialité, non à ce monde qui ne me ressemblait plus.
Et j’ai suivi mon instinct. J’ai laissé mon intuition me guider, sans trop savoir où j’allais, mais en me faisant confiance. Ce que je cherchais, je le sentais très fort : j’avais besoin d’indépendance, de solitude, de silence. J’avais besoin d’un espace où je pouvais respirer, me retrouver, me reconstruire. Et ce travail m’a offert ça. J’intervenais dans des maisons où il n’y avait personne. Pas de collègues, pas de hiérarchie. Juste moi, mon rythme, mon calme. Et c’était exactement ce qu’il me fallait.
Dès le début, j’ai été claire avec ma responsable. Je lui ai dit ce que je voulais, ce que je ne voulais pas, comment je fonctionnais. J’ai posé mes limites, j’ai exprimé mes besoins. Et elle a respecté ça. J’ai pu choisir mes clients, refuser ceux avec qui je ne me sentais pas en phase. Même si je travaillais pour une entreprise, je me suis autorisée à rester fidèle à moi-même. Et ça, c’était précieux.
Ce travail m’a aussi permis d’observer, de comprendre, d’analyser. Parfois, je discutais avec les clients, et je découvrais des familles qui fonctionnaient bien, avec des valeurs, des repères, une forme d’équilibre. Et ça m’a touchée. Parce que moi, j’avais besoin de voir ça. J’avais besoin de comprendre ce que c’est une famille “saine”. Quand je parle de famille saine, je pense à un environnement où chacun peut être lui-même, sans peur du jugement. Une famille où on se parle vraiment, où on s’écoute, même quand on n’est pas d’accord. C’est pas forcément parfait, mais c’est solide. On se soutient, on se respecte, et surtout, on avance ensemble, même dans les moments plus flous.
Mais quand je pense à là d’où je viens, je vois bien la différence. Et ça m’a fait du bien. Ça m’a permis de poser un regard plus doux sur ce que je veux construire.
J’avais aussi ce besoin très fort d’analyser le comportement humain. Le non-verbal, les silences, les gestes, les regards. Je voulais voir comment mon radar intérieur réagissait. Mon instinct, mon intuition… face aux personnes toxiques, qu’est-ce que je ressens ? Et même si je captais déjà les signaux, j’avais besoin d’aller plus loin. De creuser, de chercher des preuves, comme une enquêtrice. J’avais besoin de valider ce que je pressentais. De me faire confiance, mais aussi de comprendre en profondeur.
Et pendant que je faisais le ménage, j’apprenais. Je mettais mes écouteurs, et j’écoutais des livres audio. Du développement personnel, de la psychologie, de la philosophie… tout ce qui nourrit mon esprit, tout ce qui m’aide à évoluer. C’était comme une école silencieuse, une formation intérieure. Et ça m’a permis de clarifier énormément de choses. Ce que je veux, ce que je ne veux plus. Ce que je suis, ce que je ne suis pas.
Ce travail m’a aussi permis de rencontrer des gens. Et ça, c’était important. Parce que je suis arrivée à Toulouse il y a trois ans, et je ne connais personne ici. Pas d’amis, pas de famille, à part mes deux garçons mais ce n’est pas pareil. J’avais besoin de créer du lien, de choisir les personnes avec qui je voulais garder une relation. Et je savais qu’au moment de partir, certaines relations allaient s’approfondir, d’autres non. Mais ça m’a appris sur moi. Sur ce que je cherche chez les autres, sur ce que je veux partager.
Et puis, il y a eu cette stabilité émotionnelle que j’ai retrouvée. J’avais perdu ça, à cause de certains choix, de certaines blessures. Et là, doucement, je me suis rééquilibrée. Aujourd’hui, je sens que j’ai besoin de consolider cette stabilité émotionnelle, mais aussi de construire une stabilité financière. J’ai besoin des deux. Et j’ai besoin aussi de créer des liens, de faire naître une forme d’amitié, de communauté, d’appartenance. Quelque chose de vrai, de doux, de solide.
Alors j’ai pris une décision. J’ai quitté ce poste. Et maintenant, je vais travailler chez Domitys, dans une résidence pour personnes âgées autonomes. Et je sens que ce job va m’apporter quelque chose de très humain. C’est le moment pour moi de me reconnecter aux autres, de retrouver un rythme plus doux, plus respectueux de mon énergie. Je sens que je vais y trouver une forme de clarté intérieure. Que je vais encore mieux comprendre ce que je veux et ce que je ne veux plus pour mon futur.
Ce travail, je le vois comme une étape. Une transition vers quelque chose de plus aligné avec moi. Quelque chose qui relie l’émotion à la création. Une source d’inspiration pour écrire, pour transmettre, pour créer. Et je sens que l’ambiance là-bas va me faire du bien. C’est plus calme, plus relationnel, moins stressant que dans la restauration ou le commerce. Je vais être en lien avec des personnes âgées qui apprécient la gentillesse, la patience, la présence sincère. Et ça, chez moi, c’est naturel.
Je sais que je peux apporter une vraie présence. Une écoute fine, une attention aux besoins non exprimés. Je sais que les gens vont se sentir vus, respectés. Je suis discrète, mais je capte les choses. Je fais mon travail avec rigueur, avec conscience. J’aime que tout soit fluide, que les détails soient soignés. Je sais garder mon calme, éviter les conflits. Et j’aime créer des petits moments uniques. Un sourire, une attention, une histoire racontée… des choses simples, mais qui marquent.
Cette année m’a révélé quelque chose de fondamental. Je suis une personne guidée par des valeurs profondes. Je suis intuitive, hypersensible, créative. Parfois en décalage avec mon environnement, mais toujours en quête de sens. Et ce que je dois accepter, c’est que mon intensité est une force. Pas un défaut. Je dois créer un espace de vie et de travail qui respecte mon besoin de calme, de profondeur, d’expression. M’entourer de personnes qui comprennent ça, même si elles sont rares.
Je veux transformer mon hypersensibilité en quelque chose de beau. En art, en soin, en transmission. Ce que je ressens, je veux le partager. Ce que je comprends, je veux le transmettre. Ce que je vis, je veux le sublimer. Et je veux continuer à évoluer, à grandir, à me rapprocher de ce que je suis vraiment.
Ce que je refuse aujourd’hui, et je le dis avec fermeté, ce sont les environnements bruyants, injustes, superficiels. Je ne veux plus de relations basées sur le contrôle, la compétition, le jugement. Je ne veux plus qu’on me dise comment je dois être, comment je dois rentrer dans un moule.
Ma mission, c’est d’être une présence qui éclaire, qui apaise, qui inspire. De défendre les causes qui me touchent avec conviction et humanité. Et de créer, à ma manière, un monde plus doux, plus vrai, plus conscient.
Voilà, c’est un peu ce que j’avais besoin de dire. Ça m’a fait du bien de l’écrire, de prendre ce temps pour moi. Je ne sais pas exactement ce que la suite me réserve, mais je sens que je suis prête à avancer autrement. Merci à ceux qui prendront le temps de lire, ça compte pour moi.
Catherine LiberAtyPens
« Le privilège de la vie est de devenir ce que l’on est vraiment. » Carl Gustav Jung
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