Réflexion sur l’humilité : entre dialogue, foi et pensée libre
- catherine flant
- il y a 3 jours
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 17 heures
🌪 Il y a des échanges qui laissent une trace. Pas parce qu’ils sont violents, mais parce qu’ils touchent quelque chose de sensible, de profond. Récemment, J’ai eu une conversation enrichissante avec un ami très investi dans sa spiritualité catholique. 😉
Et au fil de la conversation, une remarque est venue : “Tu manques d’humilité.”
Cette phrase m’a fait l’effet d’un arrêt. Pas une blessure, mais une secousse intérieure. Elle m’a obligée à m’interroger : Qu’est-ce que l’humilité, vraiment ? Et pourquoi cette remarque m’a-t-elle autant touchée ?
Dans la tradition catholique, l’humilité est une vertu centrale. Elle est souvent présentée comme la capacité à se reconnaître petit devant Dieu, à ne pas s’enorgueillir* de ses savoirs, de ses forces, de ses réussites. C’est une manière de se dépouiller de soi-même pour laisser place à quelque chose de plus grand. L’humilité chrétienne invite à l’abandon, à la confiance, à la soumission volontaire à une vérité divine. Elle suppose que l’homme, par lui-même, ne peut pas tout comprendre, et qu’il doit s’en remettre à Dieu.

Je comprends cette vision. Elle a quelque chose de beau, de paisible. Elle parle d’un lâcher-prise, d’une forme de sagesse qui accepte les limites humaines. Mais en moi, quelque chose résiste. Pas par orgueil, mais parce que ma manière d’être au monde est différente.
Je suis une personne à pensée complexe. Mon esprit fonctionne en arborescence, en profondeur, en nuance. Je ne peux pas m’empêcher de questionner, de chercher, de relier les idées entre elles. Et parfois, cette manière de penser est perçue comme une forme de résistance, voire d’arrogance. Mais pour moi, c’est tout le contraire.
Je ne cherche pas à imposer ma vision. Je ne prétends pas détenir la vérité. Je suis en chemin, comme tout le monde. Et justement, je crois que l’humilité, dans son essence la plus profonde, ce n’est pas de se taire ou de s’effacer. C’est de reconnaître ses limites, ses doutes, ses fragilités. C’est de rester ouvert à ce qu’on ne comprend pas encore, à ce qui nous dépasse.
Je pense qu’il faut beaucoup d’humilité pour accepter de ne pas avoir de réponses simples. Il faut du courage pour rester dans l’inconfort du doute, pour ne pas se réfugier dans des certitudes rassurantes. Il faut de la sincérité pour dire : je ne sais pas, mais je suis là, et je cherche.
Et c’est là que nos visions se sont croisées. Moi, je pars du principe que personne ne détient la vérité absolue. Que chacun voit le monde à travers son propre prisme, son histoire, sa sensibilité. Pour moi, la vérité est mouvante, plurielle, parfois insaisissable. Elle se construit dans le dialogue, dans l’expérience, dans le doute.
Mais dans la religion catholique, la vérité est perçue comme déjà révélée. Elle est incarnée en Dieu, en Jésus, et elle est considérée comme absolue, universelle, indiscutable. Et je respecte cette vision, même si elle diffère profondément de la mienne. Je sens que pour eux, croire, c’est adhérer à cette vérité sans la remettre en question. Alors que pour moi, croire, c’est chercher, c’est ressentir, c’est parfois ne pas savoir.
Et je crois que c’est là que naît le malentendu. Quand on s’exprime avec clarté, quand on affirme ce qu’on pense avec calme et conviction, cela peut être perçu comme une forme d’orgueil. Mais en réalité, cette assurance est souvent le fruit d’un long chemin intérieur, d’une exploration sincère, d’une fidélité à soi-même.
A mes yeux, la foi est une quête intérieure, un élan du cœur, plus qu’une adhésion à des règles. Cath
Je ne me considère pas comme supérieure. Je ne cherche pas à convaincre. Je cherche à comprendre, à dialoguer, à me laisser transformer par la rencontre. Et je crois que c’est là, justement, que réside l’humilité : dans la capacité à se laisser bousculer, sans se renier.
L’humilité, pour moi, ce n’est pas de s’effacer. C’est de rester vrai, tout en accueillant la vérité de l’autre. C’est de marcher avec ses doutes, ses élans, ses limites. C’est de ne jamais croire qu’on est arrivé, mais de continuer à avancer, avec sincérité.
Et si cette posture est parfois mal interprétée, je l’accepte. Car elle est le reflet d’un cheminement intérieur, d’une recherche authentique. Et je crois que Dieu, sait reconnaître les âmes sincères, même quand elles doutent, même quand elles pensent autrement.
Et vous, dans quels moments vous sentez-vous vraiment humble ?
🙏 d’avoir pris le temps de me lire. J’espère que ces mots vous auront apporté un peu de lumière ou simplement une pause douce dans votre journée. Avec humilité, je vous remercie pour votre présence silencieuse et votre regard bienveillant.
Catherine LiberAtyPens 2025
“L’humilité est la base de toute grandeur.” Honoré de Balzac
*S'enorgueillir : Orgueil ou vanité de quelque chose, j'adore ce mot, il a une sonorité noble et une nuance émotionnelle qui le rend poétique ou pas. 😉 lol
Commentaires