Et si ce n’était pas un hasard...
- catherine flant
- il y a 7 jours
- 4 min de lecture

Ressenti du jour ; Ces coïncidences qui ne demandent qu’à être entendues ou pas.
Vendredi dernier, dans un échange presque anodin, j’ai demandé à quelqu’un s’il possédait un livre sur Jeanne d’Arc. Il a souri, m’a promis de jeter un œil, et j’ai laissé flotter un simple :
« Ce n’est pas grave… Je tomberai dessus un jour ou l’autre. » bref.
Aujourd’hui, six jours plus tard, le soleil glisse doucement sur les arbres bordant le lac de Flourens. Je marche, légère, l’âme en suspension. Mon regard se pose sur une boîte à livres. Je l’ouvre, sans attente, et là, posé comme un appel discret :
La vie et la mort de Jeanne d’Arc.
Exactement ce livre. Silencieusement, il m’attendait. Comme une promesse tenue par l’invisible.
Et ce n’est pas tout.
Il y a un mois, lors d’une rencontre organisée pour la Pentecôte par le diocèse de Toulouse, je m’étais arrêtée devant un stand de livres. L’un d’eux m’a immédiatement happée : "DOCAT Que faire ?" Il m’appelait. Mais son prix dépassait alors mes possibles. Alors j’ai relâché, sans résistance :
« Ce n’est pas grave. S’il doit être mien, il me trouvera. »
Aujourd’hui, dans cette même boîte à livres, il était là. Le même. Accompagné d’un autre trésor spirituel : L’Évangile tel qu’il m’a été révélé. Comme si l’univers, en silence, avait répondu à mes soupirs muets. Et comme si cela ne suffisait pas, j’ouvre l’un des livres et découvre que L’Évangile tel qu’il m’a été révélé ne parle pas d’un sujet lointain, abstrait ou symbolique. Non. Il s’ouvre précisément sur la naissance de Jésus, sur Marie, sur ces récits fondateurs que j’ai toujours regardés à distance… et que je remettais justement en question ces derniers jours.
C’est comme si le livre, dans le silence de ses pages, venait me répondre directement. Comme si, au moment même où je doutais de la figure de Jésus, quelque chose m’invitait à regarder plus près. À ressentir. À reconsidérer.
Et puis il y a eu cette photo. Glissée entre les pages comme un secret figé. Un cliché ancien : une famille. Le père debout, la main posée sur le cou de la mère assise. Pas un geste tendre, non. Plutôt une prise dissimulée. Les sourires sont trop figés. Il flotte quelque chose d’inexplicable , une tension silencieuse, un malaise voilé.
Et là, en moi, un pincement. Une sensation lourde. Une vérité enfouie qui se devine au creux d’un détail.
Je vis souvent ces frissons invisibles.
Il m’arrive de parler à voix haute, de confier une pensée, une question, sans exigence de réponse. Juste un :
« Montre-moi… »
Et inlassablement, quelque chose répond. Sous forme de signe, de synchronicité troublante, d’écho subtil. Ce n’est ni rationnel, ni hasardeux. C’est une forme de lien sacré avec ce qui m’entoure. Comme si la vie elle-même me soufflait doucement ses réponses.
Ce n’est pas de la magie. Ni de la chance. Je pense que c'est mon intuition qui s’éveille cette voix intérieure qui reconnaît ce que l’esprit ne peut expliquer. Une sagesse douce, une boussole invisible.
Mes enfants me taquinent parfois, avec ce sourire complice propre aux adultes qui connaissent bien mes élans :
« Franchement, avec un flair pareil, tu devrais tenter le loto ! »
Je souris. Mais au fond de moi, quelque chose est limpide.
Je ne jouerai jamais aux jeux d’argent.
Je ne peux pas l’expliquer. Il n’y a ni logique ni peur derrière cette certitude simplement une vérité enracinée, muette, souveraine.
C’est comme si mon âme connaissait ce territoire et savait qu’il n’était pas pour moi.
Ce n’est pas une décision, c’est une évidence silencieuse, un non sans justification, mais profondément senti.
Je ne cherche pas de réponse. Je sais, tout simplement.
Et peut-être que rien de tout cela n’est véritablement dû au hasard.
Comme le disait Saint Augustin :
« Rien n’arrive qui n’ait été prévu de toute éternité. »
Et pourtant, certaines questions restent là, en suspens, comme des prières muettes que je ne force pas à éclore :
Et si tout cela n’était pas un simple enchaînement de hasards… mais une invitation ?
À quoi exactement suis-je appelée, au fond, à travers ces signes répétés que je reconnais sans toujours les comprendre ?
Et si je ne faisais qu’interpréter le monde à travers mes propres projections, en quête de sens dans un univers peut-être plus neutre que je ne le crois ?
Et parfois, une autre question surgit, différente, un peu plus rationnelle peut-être comme une voix parallèle en moi qui murmure :
Et si tout cela ces hasards troublants, ces livres trouvés, ces résonances inattendues relevait d’un phénomène que la science finira un jour par expliquer ?
Et si chaque sensation, chaque intuition n’était pas le langage de l’âme… mais celui d’un cerveau câblé autrement ?
Je ne tranche pas. Je laisse la question ouverte. Parce que oui, j’ai aussi ce regard scientifique en moi, curieuse, méthodique, parfois sceptique et il fait partie de moi autant que mon cœur profond.
Peut-être que tout est lié. Peut-être que la science et la foi dansent ensemble plus qu’on ne le pense.
Et entre nous… parfois, même moi, j’ai du mal à suivre le fil.
Il m’arrive de résister, de lever les yeux au ciel ou de me dire en douce :
« Allez, c’est dans ta tête, ma fille ! »
Comme si mon mental s’asseyait en travers du chemin pour me barrer le passage, juste par principe.
Mais bon… malgré mes petites rébellions intérieures, ces ressentis reviennent. Clairs, puissants, et souvent plus têtus que moi.
Alors je finis par sourire… et je reprends doucement le fil.
Et si, au fond, un esprit comme le mien , libre, sensible, un peu indocile n’était pas un obstacle à la foi... mais précisément ce dont elle a besoin pour rester vivante ?
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