“Le chat dans l’ombre de la croix : entre rejet et rédemption”
- catherine flant
- 22 juil.
- 5 min de lecture
« Ils veillent sur mes rêves, traversent mes images, et font parler ce qui ne s’explique pas. » Cath.

Le Chat, entre Mystique et Ténèbres
Un voyage personnel et spirituel à travers les symboles du félin dans la religion catholique
On croit connaître le chat. Son corps souple, sa démarche silencieuse, ses yeux fendus qui brillent dans la nuit. Mais le chat, dans l’imaginaire religieux, fut bien plus qu’un simple animal : selon les époques et les cultures, il a été sacré, adoré, rejeté, ou même accusé de pactiser avec le Malin. Il est présage, tentation, mystère. Et pourtant, il m’émeut. Il m’apaise, il me questionne, il est tout à la fois.
Le chat m’habite parce qu’il est insaisissable. Il existe entre les règles et les intuitions, dans une zone que l’homme préfère éviter quand il ne peut pas l’expliquer.
Il est ce murmure du doute dans la lumière rassurante de la foi. En moi, il réveille quelque chose de très ancien peut-être une mémoire enfouie, celle d’un temps où la spiritualité n’était pas dictée, mais ressentie.
Et si ce qui nous dérange dans le chat, c’était notre incapacité à accepter ce qui échappe au contrôle et aux dogmes ?
😺 Une histoire d’amour silencieuse
Je n’ai jamais choisi mes chats. C’est eux qui sont apparus dans des moments précis, presque sacrés, comme s’ils savaient. À chaque rencontre, j’étais dans une impasse, submergée par la solitude ou une tristesse profonde. Et eux, eux aussi étaient en danger. Livrés à la cruauté humaine, à une mort certaine s’ils n’étaient pas recueillis.
Leur apparition était comme un signe. Je devais agir. Les laisser partir, c’était les condamner. Les accueillir, c’était leur offrir une chance de vivre, mais aussi me reconnecter à quelque chose de vivant en moi. À chaque fois, le lien s’est noué au-delà du visible. Une évidence. Un pacte silencieux entre deux êtres en détresse.
Et en les sauvant, ils m’ont sauvée. Ils m’ont offert ce que je n’avais plus : une présence douce, une lumière dans l’ombre, un souffle dans le silence. Ce n’était jamais un hasard. Nous devions nous croiser.
Aujourd’hui, j’en ai cinq. Cinq âmes libres, indépendantes, qui m’accompagnent dans mon quotidien et dans ma création.
Je les aime pour leur ingéniosité, leur sérénité, leur grâce. Ce que j’admire le plus chez eux, c’est leur liberté. On ne contrôle pas un chat c’est lui qui choisit. Et cette liberté me parle, me nourrit, me pousse à créer. Car mes chats sont aussi les compagnons de mon entreprise artistique, Les compagnons de Lilou. Leur présence imprègne mes images, mes émotions, ma vision du monde. Ils sont les reflets d’une vie réelle, intense, insoumise.
Pourquoi la liberté du chat fascine-t-elle autant et pourquoi cette liberté dérange-t-elle souvent lorsqu’elle s’incarne dans le féminin, dans le corps, ou dans l’art ?

🙀 Le Diable aux griffes veloutées
Pendant tout le Moyen Âge chrétien, le chat est progressivement devenu une figure inquiétante, souvent associée au diable ou à la sorcellerie. On le soupçonne d’être le compagnon des sorcières, de rôder pendant les sabbats, de voir dans l’obscurité comme une créature des ténèbres. Son indépendance et son regard intense inquiètent. Le chat noir, en particulier, devient symbole de malédiction.
Mais ce rejet n’est pas arbitraire : il reflète un malaise plus vaste autour de ce qui est libre, instinctif et silencieux. Le chat devient projection de toutes les peurs, celles qu’on ne sait nommer : la femme autonome, la nature indomptée, la connaissance intuitive. C’est peut-être pour cela que l’Église de l’époque l’a rejeté.
Et si ce rejet du chat était le reflet d’un rejet plus vaste : celui de la femme libre, intuitive, proche de la nature ?
Pourquoi les figures indépendantes et silencieuses deviennent-elles menaçantes lorsqu'elles échappent aux schémas établis ?
Le souvenir d’une légende oubliée
Je ne saurais dire quand exactement ce souvenir m’est revenu, mais je me rappelle avoir lu cette légende sarde dans un livre, un jour, peut-être par hasard, peut-être guidée par quelque chose d’invisible, mon intuition.
Le titre m’échappe aujourd’hui, comme les contours d’un rêve, mais l’histoire, elle, est restée gravée comme une lumière douce dans un recoin de ma mémoire.
On raconte qu’un jour, le Diable, dans sa ruse éternelle, emmena Jésus au sommet d’une montagne pour le tenter. Là, il créa la souris : fragile, furtive, minuscule incarnation du chaos. Mais Jésus, sans colère, sans cri, fit surgir du silence une créature souple et céleste : le chat. Le chasseur de l’ombre, né non de vengeance mais de justice silencieuse.
Depuis ce jour, les anciens de Sardaigne disent que le chat est lumière une réponse divine à la ruse des ténèbres. Et pourtant, cette lumière n’éblouit pas. Elle veille, elle rôde, elle observe. Elle incarne l’entre-deux, là où le mystère respire.

Peut-on concevoir que la réponse au chaos ne soit pas une arme, mais une présence silencieuse ?
Pourquoi notre foi cherche-t-elle parfois la confrontation, alors qu’elle pourrait s’incarner dans l’apaisement ?
🌘 Symbole de dualité
Je crois que le chat est une frontière vivante. Il incarne cette mince ligne entre instinct et élévation. Il est l’animal qui nous ramène à notre propre nature enfouie, à nos zones grises que ni la foi ni la raison ne peuvent totalement saisir.
Dans mes émotions, le chat réveille une spiritualité sauvage. Une foi qui ne prie pas dans les églises, mais qui se manifeste dans les gestes muets, les respirations lentes, les mystères qu’on accepte sans comprendre. Il ne répond pas à nos prières, mais il les écoute.
Et si le sacré ne se trouvait pas dans ce qui est dit, mais dans ce qui est ressenti ?
Le mystère est-il un obstacle à la foi… ou son origine profonde ?

🕊️ Le chat dans la spiritualité catholique du XXIᵉ siècle
Aujourd’hui, en 2025, le regard que l’on porte sur le chat dans la tradition catholique n’est plus celui du soupçon ou de la peur, mais plutôt de la contemplation. L’animal autrefois lié aux sorcières ou au Diable est désormais réinterprété à la lumière d’une spiritualité plus intime et inclusive.
Le chat, discret mais présent, devient pour certains croyants une figure symbolique du recueillement, du détachement matériel, de la prière silencieuse. Il incarne une forme de sagesse contemplative, à la manière des mystiques qui choisissent le retrait plutôt que le bruit. Dans certaines communautés chrétiennes, sa présence paisible évoque un rappel à l’essentiel : l’attention, l’écoute, le choix libre d’aimer sans posséder.
Peut-être que dans cette spiritualité nouvelle, le chat ne se contente plus d’être tolér, en effet, il est honoré comme reflet de la liberté intérieure que chacun cherche à retrouver.
💬 Et Toi ?
As-tu déjà croisé le regard d’un chat et senti le silence te parler ?
Penses-tu qu’un animal puisse porter en lui un sens spirituel ou même sacré ?
Le mystère te fait-il peur ou t’attire-t-il en secret ?
Et si la foi se cachait dans les interstices du visible entre les griffes et le souffle ?
Tout ce que j’ai partagé ici vient de mon expérience, de mon regard, de ce que j’ai ressenti face à ces rencontres silencieuses avec le monde félin et spirituel. C’est ma vérité, mais elle ne prétend rien imposer. Car je crois profondément que ce que nous appelons “vérité” n’est jamais une forme fixe, c’est une résonance, une intuition, un miroir intime.
Ce qui est vrai pour moi ne l’est peut-être pas pour toi, et vice-versa. Et c’est justement cela qui rend la vie belle : cette diversité de ressentis, cette pluralité d’univers intérieurs, cette liberté de croire ou de ne pas croire. Il n’y a pas une vérité universelle, seulement des fragments vécus que chacun assemble à sa manière. Le mystère commence peut-être là ou pas.
Catherine, LiberAtyPens 🌪️🌊

Je dédie cette réflexion à la mémoire de Félix, Guess, Fidji, Plume et Chanelle, mes compagnons disparus trop tôt, qui ont laissé en moi une lumière que le temps n’effacera jamais. Catherine
Commentaires